L’Alsace Terre de Bilinguisme

Petit rappel historique :

 

Ve siècle : origines de l’alsacien. L’installation des Alamans et des Francs, peuples germaniques venus du Nord entraîne la disparition de la langue gallo-romaine sauf pour quelques vallées vosgiennes. Désormais, les langues en usage sont l’alémanique, qui s’étend des Vosges aux confins de la Bavière, dans toute l’Allemagne du Sud-Ouest, la Suisse alémanique et le Vorarlberg, ainsi que le francique au nord de l’Alsace, en Moselle et le Palatinat.

 

Au fil des siècles, le « Hochdeutsch » introduit par Luther au XVIe siècle, s’est imposé dans la vie économique et culturelle : parallèlement le dialecte est resté la langue affective et la langue du quotidien pour l’immense majorité de la population.

 

A partir du 19e siècle, on assiste à une diffusion lente et croissante du français. Les conflits du XXe siècle ont accentué ce phénomène. En 1945, l’allemand est exclu pour la première fois de l’école primaire et le dialecte alsacien devient alors l’objet d’une connotation négative et synonyme de handicap scolaire et social. Il est interdit et sanctionné à l’école. A partir de ce moment-là, le nombre de personnes pratiquant le dialecte est en régression constante.

 

Ce n’est qu’en 1972 que l’initiation à l’allemand est réintroduite à l’école primaire.

 

Au début des années 1990, les premières classes bilingues paritaires français-allemand sont créées en Alsace à l’initiative de parents d’élèves soutenus par l’ensembles des collectivités alsaciennes dans le cadre d’écoles associatives (ABCM Zweisprachighkeit). Progressivement des classes similaires sont créées dans les écoles publiques.

 

Aujourd’hui, on assiste à une prise de conscience tardive. L’idée se répand peu à peu que le dialecte est un atout formidable et que son ignorance peut être une gêne considérable. Il est indispensable d’exploiter, sans perdre de temps, cette ressource naturelle pour un bilinguisme français-allemand performant.

 

Pour Pierre Deyon, ancien Recteur de l’Académie de Strasbourg : « il n’existe qu’une seule définition scientifiquement correcte de la langue régionale en Alsace : les dialectes alsaciens (Elsässerdisch) dont l’expression écrite est l’allemand ». Il ajoutait : « Ce n’était pas facile en 1946, mais il n’y a plus de raisons aujourd’hui de nier l’évidence. » Autrement dit, l’alsacien est un dialecte allemand tel qu’on le parle en Alsace, et dont la forme écrite est la même qu’en Allemagne, Suisse ou Autriche.

 

L’Alsace est une région traditionnellement bilingue et biculturelle. La langue allemande, sous ses formes parlées (dialectes alsaciens) et écrite (Hochdeutsch), fait partie de notre culture régionale, et il convient d’assurer autant que possible la transmission de ce patrimoine à nos enfants.

 

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En savoir plus :

L’observatoire linguistique de l’OLCA :  www.olcalsace.org